jeudi 15 août 2013

Quand Guaino se prend (encore) pour Cosette

Vu dans Marianne


La déclaration était passée inaperçue : Henri Guaino a pourtant revendiqué sa condition prolétarienne ! L’ancienne plume de Sarkozy s’est plaint à VSD de ses conditions de travail éprouvantes à l’Assemblée nationale, et du misérable salaire qu’il en tire.


Henri Guaino - JDD/SIPA
Henri Guaino - JDD/SIPA
« On est très mal payé. On travaille dans des conditions déplorables, à cela s’ajoute les soupçons. Le climat est vraiment pourri.» Pourri, c’est le mot. Henri Guaino, le lanceur d’alertes, a révélé la difficulté d’être député UMP des Yvelines, son «faible» salaire de parlementaire en bandoulière,  lors d’un repas organisé par le magazine VSD. Les propos ont été dénichés par Le Lab, au milieu des déclarations d’autres convives. Notons d’ailleurs le cadre choisi par M. Guaino pour faire pleurer sur son sort : la Closerie des Lilas, célèbre restaurant du 14e arrondissement de Paris!

IL SUBIT LA CRISE DE PLEIN FOUET

Les revenus d’Henri Guaino, pour sa seule fonction de représentant parlementaire, représentent pourtant 7100,15 euros brut (indemnités parlementaires, de fonction et de résidence cumulées) soit 5148,77 euros net, auquel il faut adjoindre les frais de représentation de 5770 euros non imposables théoriquement utilisés – par les députés intègres - pour les dépenses liées au mandat, selon le site de l’Assemblée nationale.  
  
Si la somme peut sembler conséquente pour le quidam français, il faut comprendre M. Guaino. Le Canard enchaîné rapportait en 2009 que le salaire de celui qui était alors conseiller spécial de Nicolas Sarkozy s’élevait à environ 24 000 euros brut par mois. Son train de vie s’est donc considérablement réduit avec la défaite électorale de son patron. Ainsi Henri Guaino souffre-t-il de déclassement social.

RECLUS AU FOND D’UN CAGIBI

L'homme n'en est pas à sa première saillie. En devenant député pour la première fois à l’issue des législatives de 2012, Henri Guaino s’était déjà indigné des conditions de travail inhérentes à sa nouvelle fonction. « Dépressif, moi ? Pas du tout ! Et pourtant, je pourrais l’être quand je vois le cagibi dans lequel je travaille ! » lâchait-il y a un an au Journal du Dimanche.   

«J’invite monsieur Guaino à aller dans des tribunaux - qu’il aime beaucoup d’ailleurs - voir ce que c’est que des hauts magistrats qui travaillent dans des conditions déplorables, lui réplique alors Matthias Fekl, député PS du Lot-et-Garonne. Ses propos prouvent qu’il est en décalage complet avec les réalités de la société française. Il illustre la perte de repères d’un certain gaullisme social, passé en quinze ans des vertus républicaines de Philippe Seguin au culte de la Rolex cher à Nicolas Sarkozy.» 

Coincé dans son cagibi, l’auteur du discours de Dakar doit amèrement regretter son bureau à l’Elysée. «Le problème de monsieur Guaino, c’est qu’il s’intéresse plus aux attributs du pouvoir qu’à la réalité d’un mandat dans une démocratie», conclut le persifleur Matthias Fekl.

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