mardi 20 août 2013

Découvrez ce contenu: Les (nouveaux) mensonges de la rentrée politique

Marianne le 20 août


Arnaud Montebourg, Claude Bartolone, Jean-François Copé, Jean-Luc Mélenchon, Laurent Wauquiez, Nadine Morano... Un casting quatre étoiles pour inaugurer une nouvelle saison de mensonges politiques !


"The Adventures of Pinocchio" - DDP IMAGES FILMFOTOS/SIPA
"The Adventures of Pinocchio" - DDP IMAGES FILMFOTOS/SIPA
On nous avait dit : attention, danger ! Les deux grands rebelles de la gauche, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, et Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, allaient s’en donner à cœur joie. Réunis à Frangy-en-Bresse pour la Fête de la Rose, ils allaient cogner à bras raccourcis sur la politique d’austérité budgétaire, sur la baisse des dépenses publiques, sur les hausses d’impôts… C’était écrit dans tous les journaux, de droite comme de gauche. Pour l’occasion, on les avait même rebaptisés « les tontons flingueurs » de la gauche. Les Volfoni du PS. Distribution de bourre-pif assurée ! A l’arrivée, pistolets à eau et pétards mouillés. Tous derrière Hollande et Ayrault, année électorale oblige. Vive la soupe à l’union ! S’est-il trouvé un seul journaliste politique pour battre sa coulpe, admettre l’erreur d’analyse, reconnaître le pronostic erroné ? Pas un seul. 
 
Et puis voilà Jean-Luc Mélenchon qui prétend que Manuel Valls serait « contaminé » par le Front National. A l’entendre, tout ce qui serait à droite du Front de Gauche serait donc facho. Valls à égalité avec les le Pen. Pour dédiaboliser le vote FN, on ne saurait mieux faire. En vérité, Mélenchon a un problème ou, plutôt, le PC a un problème avec Mélenchon : la base de l’électorat communiste est plutôt d’accord avec les options sécuritaires de Valls. Mais la direction du PC, qui voit venir à grands pas les élections municipales, est coincée : elle ne peut ni donner raison à Mélenchon ni le déjuger. Donc, elle se tait. On appelle ça un mensonge… par omission.
 
Et puis voilà Laurent Wauquiez qui, dans un long entretien accordé à l’hebdomadaire « Le Point », réclame – non sans courage, d’ailleurs – un droit d’inventaire du sarkozysme. Bravo ! Même à « Marianne », on veut bien applaudir ! Mais qui osera dire à Monsieur Wauquiez le cynisme mensonger qui consiste à appeler son courant de l’UMP « la Droite sociale », alors que son discours est antisocial jusqu’à la caricature ? Voilà même que l’inventeur de l’expression « cancer de l’assistanat » se met à flinguer le RSA qui, au final, restera pourtant la seule et unique mesure dite sociale, justement, du quinquennat de Nicolas Sarkozy. « Droite », on veut bien. Pour le « social », on repassera !
 
Et puis voilà Jean-François Copé, l’inénarrable Copé qui, selon les médias, se serait enfin rallié au nécessaire droit d’inventaire du sarkozysme. Mensonge encore : Copé, qui se vit toujours comme le légitime patron de l’UMP, se contente juste de proposer un « débat » sur les années Sarkozy. Un « débat » qu’il faudra clore impérativement en octobre – au-delà, silence dans les rangs. Un débat, surtout, qui, selon ses propres mots, devra être « sérieux » et « rigoureux ». En clair, un débat où toute critique sera proscrite. Ceux qui critiqueront l’ancien premier Ministre François Fillon recevront un blâme ; ceux qui oseront remettre en cause l’action de l’ancien président de la République seront lynchés en place publique !
 
Et puis voilà Nadine Morano. Certains croyaient sans doute qu’après sa Bérézina aux législatives de juin 2012, elle renoncerait à la politique. Nenni ! Nadine Morano cause toujours. La preuve : la plus sarkozyste des sarkozystes se dit opposée à toute forme d’inventaire du sarkozysme. Bizarre : si son héros est vraiment le grand homme qu’elle décrit, que risque-t-il à voir son bilan passé au crible ? Ca doit être ça, au fond, ce qu’on appelle la droite stalinienne ! 
 
Et puis revoilà les mêmes éditorialistes économistes qu’avant l’été. On les avait quittés fin juin, alors qu’ils déversaient leurs sarcasmes sur la politique de François Hollande. A les entendre, impossible d’inverser la courbe récessionniste de l’économie française. Badaboum ! La croissance connaît une petite embellie. Oh, certes légère. Peut-être même éphémère : + 0,5%. Rien qui ne soit susceptible de changer la vie quotidienne des Français. Une embellie qu’en tous cas, aucun d’entre eux n’avait prévue, anticipée, ni même imaginée. Un seul de ses savants oracles a-t-il reconnu son erreur ? Pas un ! Ils attendent même avec gourmandise le prochain indice économique qui leur permettra de reprendre leur refrain libéral : moins de charges pour les entreprises, moins de dépenses publiques… Ca marche tellement bien ailleurs !

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