lundi 21 mai 2012

Le procès du Mediator reporté pour une question de procédure


Les laboratoires Servier contestent la possibilité d'être jugés à Nanterre, alors qu'ils sont mis en examen pour les mêmes faits à Paris.
Jacques Servier, fondateur des Laboratoires Servier.

Décidément ils ne veulent pas de ce procès et sont prêts à trouver 
la moindre faille pour s'en soustraire.
Honte à ces puissants par le fric!
Le tribunal correctionnel de Nanterre a reporté lundi le premier procès 
pénal du Mediator, un médicament accusé d'avoir causé au moins 500 
morts, après avoir accepté de transmettre à la Cour de cassation une 
question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La date d'une reprise 
de ce procès pourrait être fixée lors d'une audience de procédure prévue 
le 14 décembre. La présidente de la 15e chambre du tribunal, Isabelle 
Prévost-Desprez, a jugé "sérieuse" la question de droit soulevée par la 
défense des laboratoiresServier, qui conteste la possibilité de les juger, 
ainsi que leur fondateur Jacques Servier, à Nanterre, alors qu'ils sont 
parallèlement mis en examen pour les mêmes faits de tromperie aggravée 
à Paris.
La Cour de cassation a désormais trois mois pour décider de saisir ou non 
le Conseil constitutionnel de cette question. Situation singulière dans les 
annales judiciaires : quelque 600 parties civiles ont misé sur une citation 
directe pour tromperie aggravée afin d'obtenir rapidement réparation, sans 
attendre la fin de l'instruction menée, notamment pour ces faits de tromperie 
aggravée, au pôle Santé de Paris. Jacques Servier, 90 ans, et six sociétés 
du groupe ont été mis en examen en septembre notamment pour tromperie 
et escroquerie par les juges parisiens. Or on ne peut pas être jugé deux fois 
pour les mêmes faits.
Les plaignants, qui estiment disposer des éléments de preuve nécessaires 
pour prouver le délit, reprochent à Servier de les avoir "délibérément" trompés 
sur la composition du Mediator en ne les informant pas de "la nature anorexigène" 
de son principe actif, le benfluorex. Or ce dernier diffuserait dans l'organisme une 
substance toxique, la norfenfluramine, une molécule très proche de l'amphétamine. 
Le Mediator, largement détourné comme coupe-faim durant sa commercialisation 
de 1976 à 2009, est soupçonné d'avoir provoqué, en 30 ans, le décès de 500 
personnes au moins, voire de 1 320 à 2 000 personnes, selon d'autres estimations. 
À l'ouverture du procès, lundi dernier, les laboratoires Servier avaient engagé une 
bataille procédurale pour faire reporter, voire annuler, le premier procès pénal du 
Mediator, forçant le tribunal à interrompre le procès

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