lundi 30 avril 2012

Attention rien n'est joué

Les indécis de plus en plus nombreux

L'Ifop mesure  les souhaits des sondés. Sans être radicalement bouleversés, ceux-ci ont évolué en une semaine. Lundi 23 avril (le lendemain du 1er tour), 44 % des personnes interrogées souhaitaient la victoire de François Hollande. Elles ne sont plus que 40 %. Pour Nicolas Sarkozy, la tendance est également baissière, à 34 % contre 36 il y a une semaine. À l'inverse, les électeurs qui ne se reconnaissent ni dans l'un ni dans l'autre des deux candidats progressent fortement à 20 %, contre 15. Une fois encore, ce seront eux qui décideront du sort du scrutin. Voilà pourquoi meetings et réunions publiques vont se multiplier dans toute la France.
Autant dans certains cas il est difficile au premier tour de choisir le candidat idéal; au contraire il est beaucoup plus facile me semble t'il de savoir de qui on ne veut pas comme président.
Je ne veux pas que les indécis décident pour nous.
Pour moi, au deuxième tour il faut éliminer Sarkozy.

Le régime libyen déclarerait avoir choisi d'appuyer la campagne de Nicolas Sarkozy pour un "montant de cinquante millions d'euros".

"Un accord 'sur le montant et les modes de versement' aurait été validé quelques mois plus tôt par Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités locales, en présence de l'homme d'affaires Ziad Takieddine, qui a introduit dès 2005 en Libye les proches du ministre de l'intérieur, notamment Claude Guéant, et Nicolas Sarkozy lui-même", selon Mediapart.
"Le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bachir Saleh, alors à la tête du Libyan African Portfolio (LAP, soit l'un des fonds d'investissement financier du régime libyen), aurait de son côté été chargé de superviser les paiements", ajoute-t-il.
Avec cette affaire, le pompon du quinquennat est sorti. Du Fouquet's, pour une entrée en fanfare, au pipeau tenté pour une sortie calamiteuse avec soupçon de financement nauséabond, le tour de piste s'assombrit. N'oublions pas qu'ayant au moins fréquenté de près les arcanes douteuses de la campagne de Balladur, il ne pouvait qu'exercer une voracité tous azimuts pour atteindre le pouvoir suprême. Décidément, ce 1er Mai sera bien son dernier, comme Président. 

samedi 28 avril 2012

La superbe « Lettre de Philippe Torreton à Jean Ferrat »

jeudi 26 avril 2012

Jean,
J'aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J'aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu'à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j'étais à Antraigues il n'y a pas si longtemps et je n'ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c'est sacré !
Pardon te t'emmerder, mais l'heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d'idées, je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n'as que les titres d'une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l'heure est grave !
Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir, celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s'abîme les poumons, celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s'immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes, celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l'on traque comme d'autres en d'autres temps que tu as chantés, celle qu'on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n'est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers, celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l'on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux, de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l'essentiel …
Jean, rechante quelque chose je t'en prie, toi, qui en voulais à D'Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu'un air de liberté flottait sur Saïgon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas ? Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s'est vendu à la Première dame de France. Ecris-nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tous ceux qui le soutiennent !
Jean, l'Huma ne se vend plus aux bouches des métros, c'est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l'info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs… Tu l'aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l'Elysée pour avoir l'honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu …
Jean, l'argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. Lajustice avance péniblement grâce au courage de quelques-uns, et l'on ose donner des leçons de civilisation au monde… Jean, l'Allemagne n'est plus qu'à un euro de l'heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l'haleine fétide des renvois populistes de cette droite "décomplexée".
Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l'homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n'est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n'en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n'est pas les numéros de cirque du Salon de l'Agriculture qui vont nous prouver le contraire.
Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l'industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s'endetter il s'endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite… Finies les jacqueries !
Jean, la Commune n'en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous "le Temps des Cerises" ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade… Ici on massacre l'Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l'excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés …
Jean, je te quitte, pardon de t'avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j'aime cette France, je l'aime ruisselante de rage et de fatigue, j'aime sa voix rauque de trop de luttes, je l'aime intransigeante, exigeante, je l'aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d'elle même pour le plus pauvre qu'elle, quand elle s'appelle en 54 par temps d'hiver, ou en 40 à l'approche de l'été. Je l'aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu'à elle-même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts…
Jean, je voudrais tellement t'annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai …
Je t'embrasse.
Philippe Torreton

jeudi 26 avril 2012

Six raisons d’arrêter de payer la dette !



1. Après paiement de la charge de la dette  et financement de la police, la gendarmerie, la 
justice et la défense, il ne reste rien pour les services publics, l'équipement et les besoins 
sociaux. En effet, le total des recettes de l'Etat atteint 208,3 Md€ en 2010, cette même année 
les remboursements de la dette sont de 148,8 md€ dont 45,38 Md€ d'intérêts. Il reste un 
budget disponible de 208 – 148,8 = 59,2 Md€. 

2. Si le service de la dette est honoré, le budget des dépenses devient supérieur aux recettes, et 
il y a création d'un déficit. Dés lors, le besoin de financement de l'Etat par  l'emprunt 
s'impose. (240 Md€ en 2010). Cet emprunt va être réalisé auprès des banques, alourdissant 
ainsi la dette. Rappelons que la loi imposée par l'Union Européenne interdit à la banque de 
France de prêter à l'Etat à taux zéro, comme c'était le cas avant 1973 et contraint les Etats à 
emprunter auprès des marchés financiers au taux fixés par les agences de notation. C'est une 
spirale sans fin. 

3. Le paiement de la dette génère de la dette et alourdit chaque année la charge de la dette.  
Ainsi, de 1 208,8 milliards € en 2007, année de l'élection de N Sarkozy à la présidence de la 
République, la dette totale notifiée à la commission européenne, dette de l'Etat, des 
collectivités locales et de la sécurité sociale atteint 1 717,3 Md€ au 31/12/2011, soit 508,5 3 
milliards supplémentaires. De 64,2 % du PIB en 2007, la dette correspond fin 2011 à 85,3 % 
du PIB. 

4. Le paiement de la dette des Etats est devenu une source essentielle de revenus pour les 
fonds d'investissements privés et permet aux multinationales et aux banques 
internationales de siphonner les richesses de chaque pays. Finies les incertitudes des 
investissements à risques, finis les placements à faibles rendements dans l'industrie. Avec les 
prêts aux Etats, leurs revenus sont assurés. L'Etat est bon payeur et offre de sérieuses 
garanties par son patrimoine, les richesses produites et le pouvoir de lever l'impôt.  
Prenons l'exemple de l'année 2010 
 Remboursement de la dette (capital plus intérêts) : 148,8 Md€ 
 Estimation des exonérations et aides fiscales aux 
 Grands groupes industriels et financiers                : 100 Md€ 
 Exonérations de cotisations sociales                      :   30 Md€ 
 Excédent Brut d'Exploitation (EBE) soit le  
 Total des profits réalisés par les sociétés               : 593,4 Md€ 
Soit un total de 872,2 Md€ captés ou économisés par les banques et les multinationales, à 
comparer aux plus de 1800 Md€ du PIB 2010, c'est-à-dire de la totalité des richesses créées 
cette année là. 

5. Le paiement de la dette impose de mettre en œuvre des plans d'austérité répétés de plus en 
plus sévères. Le service de la dette (paiement des intérêts et remboursement du capital) 
dévore près de 65 % des ressources de l'Etat. 

6. La dette est  déjà quasiment payée. Le montant cumulé des intérêts versés au titre de la dette 
depuis 1973 (jusqu'à 2010) s'élève à 1 408 milliards d'euros soit presque la totalité de la 
dette actuelle 

L'alternative est claire : 
Ou le paiement de la dette est assuré et alors la protection sociale sera disloquée, tous les 
besoins sociaux et les services publics sacrifiés 
Ou il y a arrêt du paiement de la dette et les besoins sociaux peuvent être satisfaits et la 
sécurité sociale préservée ! 
NON A LA RATIFICATION DU TSCG ! Avec l'adoption du  nouveau traité européen, ils 
veulent rendre obligatoire  le service de la dette. Le traité TSCG contient l'obligation du 
paiement de la dette et comme tous les traités européens empêche les prêts aux Etats à 
taux zéro par leurs banques centrales ! Le traité TSCG ne doit pas être ratifié 
L'enjeu des semaines à venir et de tous les conflits qui vont éclater va être, avec la ratification 
ou non du nouveau traité européen, le payement ou non de la dette, l'arrêt ou non par l'action 
unie des travailleurs et de leurs organisations et l'indépendance des organisations syndicales 
ou leur transformation en corps intermédiaires au service du pillage des richesses du pays par 
la signature de nouveaux pactes sociaux à l'échelle nationale et dans les entreprises par la 
signature d'accords emploi/ compétitivité.  
Après la Grèce, l'Espagne et le Portugal, notre pays, la France, est la cible d'une offensive  
des banques, des multinationales et des ultra riches. Leurs portes parole sont Mme Parisot, 
présidente de l'organisation patronale, le Medef, M Mario Draghi, président de la Banque 
Centrale Européenne et le président de la commission européenne. Que veulent-ils ? Selon 
leurs propres déclarations, ils veulent en finir avec le « modèle social français » qui serait 
un obstacle à la compétitivité de l'économie et à son intégration dans la mondialisation.

La fondation en 1945 de la Sécurité sociale est une réalisation particulièrement enviée et 
admirée par tous les pays. 
 Par cette institution était organisée la solidarité entre tous les salariés garantissant la 
protection de chacune et chacun contre les aléas et accidents de la vie et ce quelque soit sa 
situation sociale personnelle. L'accès aux soins pour tous, les congés maternité, les arrêts 
maladie hier synonymes de perte d'emploi reconnus nécessaires et payés, la fin de la 
charité pour les anciens grâce au versement de pensions de retraite. Bâtie en 1945, dans un 
pays dévasté par la guerre et le pillage de l'occupant, elle a immédiatement restauré la 
dignité des souffrants, sauvé des vies et donné un formidable élan au développement de la 
médecine, de ses facultés et des hôpitaux. 
Aujourd'hui, alors que les richesses produites dans une année dépasse les deux mille milliards 
d'euros (montant du PIB en 2011), le Medef, la BCE, l'Union Européenne exigent que les 
dépenses soient réduites, les médicaments de moins  en moins remboursés, les pensions 
amputées, la retraite repoussée et que son financement ne soit plus assuré par des 
cotisations sociales dues par l'employeur (appelées le salaire différé, notre deuxième 
salaire) mais par l'impôt CSG et TVA. 370 milliards d'euros, tel est le montant des 
cotisations sociales collectées par la sécurité sociale en 2010. 370 milliards qui ne sont pas 
destinés à enrichir quelques actionnaires ou membres de comité de direction mais à 
permettre de soigner, protéger, vivre les millions d'hommes, de femmes et d'enfants de ce 
pays. Déjà affaiblie par les exonérations patronales (30 milliards d'euros en 2010) et 
remise en cause par les réductions de dépenses de santé et la gestion austère des hôpitaux, 
la sécurité sociale est menacée maintenant, en 2012, dans ses fondements. Le réseau des 
banques et des multinationales ne se contentent plus des exonérations. Mme Parisot 
demande une réduction des cotisations de 80 milliards d'euros ! 
Ce coup de grâce programmée contre un incontestable acquis de civilisation ferait partie 
d'une  nouvelle offensive déclenchée aux lendemains des élections présidentielles. Les 
agences de notation l'ont elles-mêmes annoncées. Les banques, dont elles sont les poissons 
pilotes, ont créées un nouveau produit financier permettant aux financiers de spéculer sur 
la dette de l'Etat Français dès le 7 mai. 
Ce projet de contre-réforme a été précédé par de nombreux autres à l'origine de dégâts 
humains déjà immenses. Depuis 2008, 100 000 emplois ont été détruits dans l'industrie, les 
délocalisations autorisées provoquant 880 fermetures d'usines et 1,4 millions de personnes 
ont basculé dans le chômage, portant à 4,9 millions le nombre d'inscrits à Pôle emploi. 
Pour les jeunes générations, la précarité a remplacé dans plus de 90 % des cas les 
embauches en CDI, le Smic est devenu le salaire de base pour des millions de salariés, la 
pauvreté frappe plus de 11 millions de personnes… Dans tous les domaines a été opérée 
une inversion des lois et règles au détriment des producteurs des villes et des campagnes. 
La priorité budgétaire étant le remboursement de la dette, les effectifs des services publics 
sont réduits et les besoins sociaux sacrifiés. 
Nos objectifs doivent être clairement définis 
- Rejet des plans d'austérité imposés dans tous les pays par l'Union Européenne  
- Arrêt de la remise en cause de la protection sociale collective : Maintien de son 
financement par les employeurs par les cotisations sociales. Pour une Assurance maladie à 
100 % dès le premier euro dépensé, Retour à la retraite à 60 ans à taux plein, allocation 
chômage pour tous les privés d'emploi… 

Quelques enseignements du premier tour de la présidentielle : du court terme aux débats incontournables

Mardi 24 avril 2012

Par Évariste
Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org
Le peuple s'est exprimé, il est important de lire les enseignements du scrutin pour fixer notre futur cap et définir les débats nécessaires pour continuer sur le chemin de l'émancipation citoyenne.
Notons en préalable que les manipulations des instituts de sondage sont devenues manifestes. Les redressements opérés par ces instituts pour modifier les résultats qu'ils ont publiés restent secrets pour le grand public, ce qui est une tromperie manifeste. Mensonges sur le niveau de participation, bridage du vote Mélenchon en début de campagne, exagération ensuite (comme pour Chevènement en 2002), surestimation du vote Sarkozy au moment de sa déclaration de candidature, sous-estimation du vote Le Pen, surestimation du vote Bayrou, etc. Les informations que nous avons recueillies de l'intérieur des instituts de sondage montrent l'influence de plus en plus prégnante des intérêts de ceux qui les financent, par des achats de sondages de plus en plus fréquents. D'où la nécessité pour les mouvements sociaux et politiques de faire monter l'exigence démocratique de ce point de vue.
Le vote obtenu par Marine Le Pen est un dommage collatéral de première importance et permet la progression de l'ensemble Front national + UMP. Jamais l'extrême droite française n'a recueilli autant de suffrages (comme la participation fut forte, plusieurs millions d'électeurs nouveaux) et elle engrange de plus de nombreuses adhésions. Et déjà se profile une nouvelle ligne stratégique qui vise cette fois-ci la prise du pouvoir politique par recomposition d'une nouvelle droite nationaliste et xénophobe dirigée par l'extrême droite elle-même, faisant suite à une décomposition de la droite néolibérale consécutive à la défaite de Nicolas Sarkozy en rase campagne. C'est l'honneur du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon d'avoir attiré l'attention sur ce risque durant la campagne.
La baudruche Bayrou — qui n'est que l'exutoire de la droite néolibérale et européiste effrayée par les conséquences de la politique de ses amis sarkozistes — va continuer à se dégonfler, car son discours est une impasse. Au final, ce sera soit le maintien honteux dans la nouvelle droite néolibérale en reconstitution, soit le soutien au candidat socialiste si celui-ci entre dans un processus de soumission à la finance et à la direction du turbocapitalisme de type Papandréou, Socrates, Zapatero et consorts.
Le score médiocre d'Europe Écologie — Les Verts (EELV) nous paraît lié à deux raisons : d'abord la prise en compte du combat écologique par d'autres acteurs politiques, si bien que EELV n'a plus le monopole du combat écologique, loin s'en faut, et le fossé croissant entre la pensée des militants EELV et leur électorat potentiel. Le vote a été beaucoup plus important dans les élections locales lorsque EELV a suivi la stratégie de réformes sociétales du néolibéral Cohn-Bendit souhaitée par une bonne partie de l'électorat.
Le score de Dupont-Aignan, qui a fait le plein de ceux qui ont la nostalgie du républicanisme de droite, corrobore notre analyse sur le fait qu'il n'y a aujourd'hui plus de combat républicain à droite du fait de l'écroulement sociologique des couches sociales qui assuraient la prégnance de ce courant politique (petit et moyen commerce, artisans, bourgeoisie nationale ne vivant que d'une économie nationale sans sous-traitance des firmes multinationales). Son électorat aura en fait le choix dans l'avenir entre le Front de Gauche et la nouvelle droite recomposée à forte prégnance de l'extrême droite.
Le score de Jean-Luc Mélenchon possède des caractéristiques qui en font aussi un point de départ. Il a rassemblé la gauche de gauche (qui était préalablement éparpillée) et il a réussi à multiplier par 15 les votes des couches populaires ouvriers/employés par rapport au vote de Marie-Georges Buffet. Ces deux points permettent enfin une ouverture sur l'avenir.
À court terme, deux mots d'ordre pour les 1er et 6 mai
Nous renvoyons à nos lecteurs à nos numéros passés pour comprendre que la triple crise économique, financière et de la dette publique va s'amplifier car la ligne Merkozy ne touche en rien aux fondamentaux de la crise financière et encore moins à la crise du capitalisme lui-même. Les lecteurs de ReSPUBLICA savent que la petite accalmie durant la campagne électorale a été « achetée » par la Banque centrale européenne (BCE) qui a créé en deux temps 1 000 milliards d'euros en prêts aux banques privées à but lucratif pour les actionnaires (le 31 décembre 2011 et le 1er mars 2012). Tout cela n'a qu'un temps et ne pourra pas se reproduire éternellement.
Il n'y aura donc pas de solutions sans une société mobilisée et sans un nouveau mouvement social et politique massif. C'est donc dans la préparation de ce mouvement que la nécessité de la mobilisation du 1er mai prend tout son sens.
Puis le 6 mai, pas une voix républicaine de gauche ne doit manquer à François Hollande pour « bouter » hors de l'État le sinistre Sarkozy. Et comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon lui-même « sans traîner les pieds ». Et sans se laisser impressionner par les plans sur la comète concernant les reports de voix tirés par les instituts de sondage.
Il faut comprendre que le programme et les 60 propositions de François Hollande ne sont pas seulement insuffisants, mais qu'ils seront rapidement obsolètes. Ils n'engagent que ceux qui y croient, et donc pas les lecteurs de ReSPUBLICA… Dès la prochaine secousse de la triple crise, il y aura deux possibilités. Soit il copiera la politique de ses amis Zapatero, Papandréou, Socrates ou autres néolibéraux de gauche et il se « couchera » dans le lit du turbocapitalisme. Soit il rompra avec les billevesées de son discours d'antan et il prendra le cours du fleuve ouvert par la rivière du Front de Gauche. Même si ce dernier scénario est le moins probable, l'intérêt à court terme des couches populaires (53 % de la population française) et des couches moyennes intermédiaires (24 % de la population française) est de parier au sens de Pascal sur ce scénario.
Et comme nous sommes liés à ces couches sociales, très attachées à la propagande par l'exemple et porteuses du changement réel, comme beaucoup de lecteurs de ReSPUBLICA sont des cadres des organisations syndicales, politiques, associatives et mutualistes, nous disons clairement que nous ne sommes pas des « voyeurs » et des « commentateurs » d'une société du spectacle en cercle fermé, que nous sommes des acteurs du mouvement social et politique. Nous affirmons que nous avons intérêt à la défaite de Nicolas Sarkozy le 6 mai et donc à la victoire de François Hollande pour permettre ensuite une nouvelle majorité de gauche à l'Assemblée nationale et un nombre le plus élevé possible de députés du Front de Gauche.

Des débats incontournables pour la suite

L'imminence d'un approfondissement de la triple crise et de ses conséquences sociales terrifiantes nous oblige à débattre dès maintenant de la suite, car il faut engager la politique de temps long dès maintenant.
Le début du vote populaire en faveur du Front de Gauche le 22 avril reste insuffisant pour la transformation sociale et politique nécessaire à la sortie de la triple crise.
D'abord la pénétration des idées du Front de Gauche dans les couches populaires est encore insuffisante. Aujourd'hui, il n'y a que 11 à 15 % (suivant les études) de ces catégories qui partagent les idées du Front de Gauche. C'est un acquis de la campagne, mais il faut être conscient que pour aller au-delà, le relais doit être pris par le Front de Gauche lui-même. Or aujourd'hui les électeurs qui souhaitent intégrer le Front de Gauche ne le peuvent qu'en adhérant à l'une des 7 organisations constitutives. Malgré le fait que chacune des 7 organisations du Front de Gauche bénéficie de nouveaux adhérents, la grande majorité de ceux qui ont fait la campagne du Front de Gauche ne souhaite pas adhérer à l'une des organisations qui le constituent, mais au Front de Gauche lui-même. Le dépassement du Front de Gauche pour former une seule organisation n'est pas à l'ordre du jour à court terme à cause du fait qu'une partie des partisans PCF du Front de Gauche ne le sont que parce qu'ils considèrent le Front de Gauche comme un comité de soutien aux candidats du PCF. Il n'est pas sûr que ceux qui seraient ouverts au dépassement du Front de Gauche soient majoritaires dans le PCF.
Par ailleurs, la question de la forme parti est incontournable. La forme prise par les organisations telle qu'elles fonctionnent dans les organisations actuelles du Front de Gauche (PCF, PG, GU, FASE, RS, CA et PCOF) est-elle la plus efficace pour accueillir de nouveaux adhérents, notamment des couches populaires ? Le niveau de démocratie réelle dans ces organisations est-il de nature à rassurer les électeurs du Front de Gauche ? La forme actuelle de ces organisations est-elle compatible avec la prise en compte de la nouvelle géosociologie des territoires ? Les assemblées citoyennes qui ont été mises en place peuvent-elles perdurer et devenir plus que des comités de soutien éphémères à visée électorale ? Si oui, est-ce possible sans modification de la forme du Front de Gauche lui-même ou sans possibilité de devenir adhérent individuel du Front de Gauche ?
Ensuite se pose la question des alliances à gauche dans toutes les collectivités (du gouvernement aux municipalités en passant par toutes les autres collectivités territoriales). Il y a un large consensus au Front de Gauche sur la nécessité vitale de l'alliance à gauche dans le processus électoral, mais pas sur la participation ou de la non-participation aux exécutifs (appelons exécutif l'ensemble de ceux qui ont une délégation précise). Comment peut-on participer au même exécutif, dans quelle collectivité locale que ce soit, si on n'a pas la même analyse sur les questions cruciales (combat contre les politiques néolibérales, contre le traité de Lisbonne, contre le MES et le TSCG, etc.) ?
Le travail très « éducation populaire » des discours de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne ne devrait-il pas être continué sous une forme plus organisée et plus socialisée, d'autant que les médias seront moins « disponibles », une fois la présidentielle passée, aux propos de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis responsables nationaux du Front de Gauche, ainsi qu'aux préoccupations du peuple et des couches populaires en particulier ? Est-ce que l'organisation actuelle du Front de Gauche permet de répondre à cette exigence ? Pour un travail d'éducation populaire, le document « L'Humain d'abord » est-il suffisant ? Est-il est possible de poser la question de l'éducation populaire si la formation des militants et des responsables eux-mêmes n'est pas portée à la hauteur des enjeux ?

vendredi 20 avril 2012

Le 22 avril 2012, pour nous, c’est Mélenchon !

Devant l'imminence d'un approfondissement de la crise culturelle, économique, sociale et politique, travailler à construire les conditions de la transformation sociale et politique est un impératif catégorique. Pour cela, il est nécessaire de s'engager clairement à chaque phase de cette construction et ainsi faire une différence entre la position principale et les propositions secondaires tout aussi nécessaires dans un deuxième temps.Pour notre journal, nous rappelons l'adresse appuyant la création du Parti de gauche, création que nous avons jugé indispensable à la stratégie du Front de Gauche. Cette adresse envoyée par Marie Perret en notre nom le mercredi 7 janvier 2009 (publié dans notre numéro 607), nous en voyons aujourd'hui la portée.

Aujourd'hui, et dans la filiation de notre dernier édito intitulé « 2012, début d'une ère nouvelle : un vent se lève ! » paru le 15 avril 2012 dans le numéro 681 de notre journal), nous pensons que le résultat électoral du Front de Gauche porté par Jean-Luc Mélenchon le 22 avril au soir peut devenir une base d'appui pour la phase suivante de notre combat émancipateur. Après l'atteinte intolérable à la souveraineté populaire construite le 29 mai 2005, après l'augmentation exponentielle des inégalités sociales de toutes natures, après le massacre des services publics et de la protection sociale, après la période de l'éparpillement de la gauche de gauche, nous pouvons entrer dans une nouvelle phase où le Front de Gauche aura dans ses mains la clé de la réussite. C'est pour cela que nous lançons un appel à poursuivre, selon la formule de Jean Jaurès, « l'évolution révolutionnaire » pour obtenir in fine l'ensemble des conditions de la transformation sociale et politique pour la France, l'Europe et le monde tout entier. À chaque phase mérite sa peine, nous aurons tout le loisir de travailler après le 22 avril à la réalisation des conditions nécessaires, encore absentes aujourd'hui, à la transformation sociale et politique. En attendant, participer au score le plus haut possible de Jean-Luc Mélenchon est l'exigence du moment. Développer l'éducation populaire de masse sera l'une des tâches de la phase suivante. En attendant, l'importance de ce que nous avons appelé le « processus Mélenchon » est d'inscrire la phase actuelle du combat dans le cadre d'un nouveau modèle politique alternatif articulant un combat globalisé : celui de la République sociale. C'est pourquoi la dernière phrase de l'adresse du 7 janvier 2009 n'a pas pris une ride : « A l'heure où la souveraineté populaire est bafouée, les peuples ont besoin d'un modèle politique capable de réaffirmer, contre une gouvernance mondiale diffuse, le principe de la volonté générale. »
La Rédaction de ReSPUBLICA

dimanche 15 avril 2012

Non , la « dépense » publique n’est pas une dépense !

La représentation courante du PIB (1) communément utilisée pour mesurer la production économique est la suivante : les entreprises produisent la valeur économique. Mais cette valeur subit une ponction par l’intermédiaire de l’impôt et des cotisations sociales, regroupés sous le vocable de « prélèvements obligatoires », affectés au financement des institutions publiques : l’État, les collectivités territoriales, les institutions de protection sociale, etc …
Ces prélèvements viendraient, du fait de leur inefficacité postulée, pénaliser l’économie en consommant des ressources qui auraient pu être beaucoup mieux employées par les entreprises.
Conséquence : cette « dépense » (les sommes prélevées sont comptabilisées comme charges dans les comptes des entreprises), au pire inutile, au mieux excessive, il serait de bonne gestion de la réduire, voire la supprimer, au nom de la compétitivité et de l’emploi. Le taux de prélèvements obligatoires (2) est ainsi présenté comme un indicateur des « économies » possibles justifiant les « réformes » visant à diminuer la « dépense publique », et se traduisant par des « plans d’austérité » dès lors présentés comme « inévitables ».
Or que nous disent les comptes nationaux publiés par l’Insee (3) ?
L’INSEE estime chaque année la production en la décomposant en cinq « secteurs institutionnels » (4) que l’on peut regrouper schématiquement en deux grands secteurs : les sociétés financières et non financières constituant le secteur marchand, les autres secteurs (ménages, Institutions publiques et ISBLSM) constituant le secteur non marchand (mises à part les entreprises individuelles mais dont le poids est peu élevé). Or si l’on fait cette partition on constate qu’environ 40% du PIB, c’est-à-dire de la création de valeur économique, proviennent du secteur non marchand ! Ce qui nous est présenté comme une soustraction (dépense) est en réalité une addition ! Le secteur non marchand présenté comme une charge, représente en réalité 40% de la valeur produite chaque année !

Comment une telle confusion est-elle possible ?

Parce que nous assimilons flux de monnaie et flux de valeur. Essayons d’y voir plus clair.
Prenons l’exemple d’une entreprise A qui vend pour 100 000 euros (c’est son chiffre d’affaires annuel). Pour produire, elle a dû acheter des biens intermédiaires à d’autres entreprises pour 40 000 euros.
Notre entreprise A, en plus de ses achats, a dû payer ses salariés (leur salaire net), des cotisations sociales (salariales et patronales) et des impôts (mettons 40 000 euros pour l’ensemble), le reste (soit 20 000 euros) constituant son profit (ou excédent brut d’exploitation). De son point de vue, elle aura bien « dépensé » 80 000 euros (5).
Imaginons maintenant que notre entreprise A vende des scanners, ou des déambulateurs, ou des médicaments … Ses clients vont être des hôpitaux ou des retraités. Tous agents économiques ayant obtenu leur monnaie grâce aux prélèvements obligatoires. Et là nous découvrons que les « dépenses » (cotisations sociales dans ce cas) de notre entreprise sont en même temps ses « revenus » (son chiffre d’affaires).
L’économie est un circuit. Toute dépense pour un agent économique est un revenu pour un autre. Il est donc impossible de généraliser à l’économie dans son ensemble les raisonnements valables pour un seul. Toute la monnaie sortie des entreprises pour alimenter la « dépense publique » y revient sous forme de chiffre d’affaires. L’État et l’ensemble des institutions publiques remettent toujours en circulation dans l’économie marchande toutes les sommes qu’ils ont collectées. S’il en était autrement ils auraient un stock énorme de monnaie, or vous savez bien que « les caisses sont vides » !
Les fonctionnaires et salariés des institutions publiques dépensent leur salaire dans le secteur marchand. Les retraités dépensent leur retraite dans le secteur marchand. Les institutions publiques dépensent leurs ressources monétaires sous forme de commande publique adressée au secteur marchand. Il n’y a là aucune ponction comme on tente de nous le suggérer.
Par parenthèse, notons que l’effet des plans d’austérité visant à réduire la dépense publique ne peut être qu’une baisse de la croissance (mesurée comme la croissance du PIB), voire une récession, par un double mécanisme : le réduction des recettes publiques réduit à la fois la production du secteur non marchand (moins de services publics) et la demande adressée au secteur marchand. L’objectif ne peut donc en être une quelconque amélioration de la situation. Mais plutôt et sans l’avouer, sa suffisante dégradation pour présenter la privatisation des services publics comme l’ultime et inévitable solution.
La terminologie de la dépense publique vue comme un puits sans fond est celle de la classe dominante qui souhaiterait la « supprimer » en privatisant les activités publiques productrices de valeur économique pour en faire une occasion supplémentaire d’accumulation privée.
Ce que la phraséologie dominante nomme « prélèvements obligatoires » ou « dépense publique » est en réalité un flux de monnaie, via les cotisations sociales et les impôts finançant les salaires des fonctionnaires. Ce flux de monnaie reconnaît comme travail et donc comme créatrices de valeur économique des activités qui génèrent 40% du PIB. Car si la monnaie correspondante provient bien (et y retourne), des activités marchandes, ce sont bien ces salariés hors secteur marchand que sont les fonctionnaires, les soignants, les enseignants, etc ... qui produisent la valeur ainsi reconnue.

Ce texte est un résumé de l’article de Bertrand Bony que l’on trouve surhttp://www.reseau-salariat.info/0f4...
(1) Produit intérieur brut : somme des valeurs ajoutées produites dans l’année sur le territoire. L’ordre de grandeur du PIB français est de 2000 milliards d’euros, c’est ce chiffre que nous retiendrons pour faciliter la compréhension.
(2) Rapport des prélèvements obligatoires sur le PIB : 42,5% en 2010
(3) voir Insee : le PIB trois approches
(4) Les sociétés non financières (les entreprises), les sociétés financières (banques, assurances, fonds de placements, etc...), les institutions publiques (Etat, collectivités territoriales, institutions de protection sociale etc.), les ménages (incluant les entreprises individuelles) et les ISBLSM (institutions sans but lucratif au services des ménages : syndicats, associations etc.)
(5) Pour être complet, sur ses 20 000 euros de profit, elle va déduire les amortissements (la dépréciation) de ses moyens de production, mettons 10 000 euros, et l’impôt sur les sociétés (3000 euros). Elle aura ainsi un résultat net de 7000 euros... sur lequel elle devra verser des dividendes à ses actionnaires (par exemple 3000 euros). Au final elle aura conservé dans ses comptes (c’est son autofinancement) 10 000 (amortissements) + 4000 (résultat non distribué) soit 14 000 euros.

Sarkozy, Hollande et le chômage de masse


samedi 14 avril 2012, par André Martin

Le chômage et la précarité ont été jusqu’ici les thèmes oubliés de la campagne présidentielle. Alors qu’il s’agit des préoccupations prioritaires des Français. De la part de Sarkozy cela se comprend aisément, puisque durant son mandat le nombre de demandeurs d’emploi inscrits dans les catégories A, B et C aura augmenté de 1 million 200 000 !

Toutes les réformes de Sarkozy et de l’UMP ont augmenté le chômage

Certes le chômage a augmenté dans tous les pays. Mais Sarkozy a réussi la performance d’imposer 5 « grandes réformes » qui toutes ont contribué à l’augmentation du chômage. Qu’on en juge :
  • poursuite du démantèlement des lois sur la réduction du temps de travail qui avaient permis, entre 1998 et 2002, la création de 400 000 emplois. Voir « Deux millions de salariés corvéables à merci, à cause du contrat de travail en jours »
  • incitation à recourir aux heures supplémentaires en les exonérant d’impôt et de cotisations sociales. Résultat : 4 milliards de recettes en moins pour l’Etat et 400 000 chômeurs en plus ! La preuve dans « Il n’y a jamais eu autant d’heures sup’ qu’aujourd’hui… »
  • suppression de toutes les règles destinées à limiter le cumul emploi retraite. Voir la pétition "Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré"
  • report à 62 ans de l’âge légal de la retraite et à 67 ans de celui donnant droit à une retraite à taux plein. Autant de postes qui ne seront pas libérés pour les demandeurs d’emploi
  • remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Alors que chaque famille constate aujourd’hui le manque de personnel à l’école, à l’hôpital, dans la justice, pour la prévention des risques, des maladies et de la délinquance …
Aujourd’hui Sarkozy tente de vendre aux Français une revendication très ancienne du MEDEF : les accords compétitivité emploi. Cette stratégie des accords de compétitivité emploi conduirait inéluctablement à une augmentation du chômage. Les premiers accords qui seraient signés enclencheraient un processus généralisé de dumping social. Soit par augmentation du temps de travail à salaire inchangé (donc réduction du nombre d’emplois). Soit par baisse des salaires à durée du travail inchangée (donc réduction du pouvoir d’achat et de la consommation). Même les entreprises se refusant, dans un premier temps, à se lancer dans de telles régressions sociales y seraient bientôt contraintes par leurs concurrents qui n’auraient pas eu ces scrupules et auraient ainsi baissé leurs coûts de revient.

Quelles sont les différentes mesures qui permettraient le retour au plein emploi ?

Réfléchissons avec notre tête. Et surtout pas avec celles de la vingtaine d’ « experts, chroniqueurs ou lobbyistes » qui se relaient dans les grands médias pour nous expliquer les causes de la crise … qu’aucun parmi eux n’a jamais vu venir. Rangeons les mesures de nature à faire reculer le chômage en 3 grandes catégories. On pourrait bien entendu les ranger différemment et définir 10 ou 15 catégories.
Catégorie 1 : toutes les mesures déjà mises en œuvre depuis 20 ans ou régulièrement proposées
  • celles destinées à booster la croissance
  • celles destinées à baisser le coût du travail
  • celles destinées à améliorer la formation professionnelle
  • tous les systèmes d’aides ou d’incitation : aides à la création d’entreprise, à la recherche, aux PME, aux filières d’avenir (économies d’énergie, reconversion énergétique, économie numérique, économie de la connaissance …)
Catégorie 2 : toutes les nouvelles mesures de bon sens proposées aujourd’hui, mais qui seront longues et difficiles à mettre en œuvre en raison des oppositions, des idéologies et égoïsmes de toute nature
  • celles destinées à restreindre les délocalisations, à encourager le produire en France, à taxer les produits importés de pays ne respectant pas des normes sociales et environnementales minimales, …
  • celles destinées à renforcer la coopération européenne, à faire baisser l’euro surévalué, …
  • celles destinées à mettre au pas la finance et la spéculation, à supprimer les paradis fiscaux …
  • celles destinées à réduire et plafonner les profits distribués, c’est-à-dire les dividendes. Personne ne pouvant contester que la maximisation des dividendes a toujours pour corollaire, quelle que soit l’entreprise et son éthique, la minimisation du nombre d’emplois
Catégorie 3 : les mesures de solidarité et de bon sens permettant de proposer un emploi à toute personne ayant besoin d’un salaire pour vivre
  • celles de nature à inciter très fortement les entreprises à un partage négocié du temps de travail favorable à l’emploi
Les mesures de la catégorie 3 sont de nature différente de celles des catégories 1 et 2. Elles se justifieront aussi longtemps que les mesures des catégories 1 et 2 n’auront pas permis d’éradiquer le chômage de masse. D’où leur qualificatif de mesures de « solidarité ». Comme les allocations de chômage ou les restos du cœur, on pourra s’en passer le jour où les mesures des catégories 1 et 2 permettront de proposer à tout citoyen un emploi, un revenu de substitution … ou le « salaire continué » théorisé depuis longtemps par Bernard Friot (voirhttp://www.reseau-salariat.info/)
Depuis 30 ans, les gouvernements de droite comme de gauche, dans tous les pays, se sont généralement opposés aux mesures relevant de la catégorie 3. Soit par idéologie, soit sous la pression des lobbies (MEDEF etc …). Résultat : 30 ans de chômage de masse, de précarité et d’inégalités grandissantes. C’est à l’aune de ces faits que les électeurs devraient juger les propositions des candidats.

Les propositions de François Hollande peuvent-elles faire reculer significativement le chômage ?

Aucune mesure relevant de la catégorie 3. De plus, en déclarant vouloir privilégier le contrat sur la loi, Hollande s’est dangereusement rapproché de la philosophie qui inspire les accords de compétitivité emploi prônés par Sarkozy et le MEDEF. Examinons rapidement quelques propositions contenues dans le programme de Hollande :
  • le « contrat de génération » … une opération de communication totalement inapplicable
  • « 150 000 emplois d’avenir » … ça donne un peu d’espoir à 150 000 jeunes, ça les sort de l’oisiveté, ça consiste à changer le pansement au lieu de penser le changement
  • « 60 000 postes supplémentaires dans l’éducation … sans augmenter le nombre total de fonctionnaires » … bilan : aucune création nette d’emplois
Quand il y a 5 millions de demandeurs d’emploi, ces 3 propositions et quelques autres n’ont aucune chance de faire reculer le chômage de manière significative. Certes Hollande et le PS nous promettent le retour à plus de croissance. Cette éternelle incantation à une hypothétique croissance suffisamment forte pour faire reculer durablement le chômage est une duperie complète des citoyens. Puisque la croissance moyenne ne cesse de décroître depuis 3 décennies, comme Pierre Larrouturou (ex dirigeant du PS) ne cesse de le répéter dans tous ses livres et conférences. Premièrement la croissance ne se décrète pas. Deuxièmement, dans un monde fini, la croissance ne peut pas se poursuivre éternellement. Surtout lorsque plusieurs milliards d’individus exigent légitimement leur part des ressources énergétiques et des matières premières de la planète et de notre écosystème déjà bien mal en point.
Des dizaines d’économistes sérieux ont démontré, faits et chiffres à l’appui, pourquoi il faudra de moins en moins compter sur la croissance pour faire reculer le chômage. Citons 3 contributions très pertinentes de Jean-Marie Harribey, Jean Gadrey et Pierre Larrouturou, parmi celles des dizaines d’économistes que les énarques du PS se sont toujours refusés à écouter.

Chaque citoyen a aussi un devoir de responsabilité et d’information

« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde » disait Paul Valéry.
C’est la raison pour laquelle, chaque citoyen a le devoir de faire des efforts pour s’informer à des sources sérieuses. S’il veut contribuer à préparer, pour ses enfants et petits-enfants, un monde avec moins de chômage et de précarité, un monde avec plus de solidarité et de justice. Par exemple en commençant par lire les 3 contributions indiquées ci-dessus. Puis en lisant 2 ou 3 livres parmi ceux proposés à http://www.retraites-enjeux-debats....

Résumé et conclusions

  • en matière de chômage, Sarkozy est sans conteste le capitaine du Titanic. Si Hollande ne veut pas, dans 2 ans, être confirmé dans le grade de capitaine de pédalo par les 5 millions de demandeurs d’emploi et leurs familles, lui et les dirigeants du PS devraient enfin tenir compte des analyses et mises en garde des économistes qui eux, en posant les bons diagnostics, avaient vu venir la crise
  • il faut appeler un chat un chat. Ceux qui prétendent que le partage du temps de travail serait dangereux ou impossible sont soit ignorants, soit malhonnêtes. Même un enfant du CM2 comprend que le chômage de masse et la précarité actuelles constituent un partage du temps de travail. Mais un partage imposé, violent et injustifiable qu’il faudra bien un jour remplacer par un partage négocié et organisé
  • le chômage ne pourra être éradiqué, que lorsque une majorité de citoyens aura exigé et obtenu un partage du temps de travail, aussi longtemps que les autres mesures se seront révélées insuffisantes. En mai et juin 2012, les électeurs soucieux de l’avenir de leurs enfants et petits-enfants devraient lire attentivement les propositions des candidats et des partis. Ils s’apercevront que 2 forces politiques seulement, Europe Ecologie Les Verts et le Front de Gauche, ont le courage de proposer la solidarité que constitue le partage négocié et organisé du temps de travail

samedi 14 avril 2012

La "réforme" de Sarkozy qui a déjà coûté plusieurs milliards aux caisses de retraites !



samedi 7 avril 2012, par André Martin
Dans la pétition "Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré" nous expliquons que, à la demande de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement, les députés UMP ont voté dans « la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 » qu’il serait dorénavant possible de cumuler, sans aucune limite de revenu, des pensions de retraite et un salaire.
Combien a coûté aux caisses de retraite cette « réforme » Sarkozy ?
Le nombre de privilégiés qui cumulent est peut-être classé secret défense, au moins jusqu’en juin 2012. Une évaluation grossière permet néanmoins d’affirmer que cette « réforme » a déjà coûté plusieurs milliards d’euros à nos caisses de retraites.
Evaluation pour les seuls retraités - salariés du privé
Pour la retraite complémentaire ARRCO, à laquelle cotisent tous les salariés cadre et non cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à quatre fois le plafond de la Sécu (soit 138 480 euros par an ou 11 540 euros par mois) Pour la retraite complémentaire AGIRC, à laquelle cotisent tous les salariés cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à huit fois le plafond de la Sécu (soit 276 960 euros ou 23 080 euros par mois). Ces chiffres sont exposés dans un article d’octobre 2010, à lire sur http://www.rue89.com/2010/06/10/y-a...
Ceci explique que le total de la retraite de base Sécurité sociale (maxi 1 400 € pour tous), plus les retraites ARRCO et AGIRC puissent représenter de 5 000 à 10 000 € mensuels, pour ceux qui avaient des salaires élevés.
L’estimation du coût de cette « réforme » de Sarkozy dépend donc du nombre de retraités qui, touchant des retraites de 5 000 € ou plus, continuent de travailler à temps plein ou à temps partiel. Les parlementaires et les actuaires des régimes de retraites pourraient facilement nous renseigner sur ce nombre de privilégiés qui cumulent. Sollicitez-les pour exiger cette transparence.
Prenons l’hypothèse de 12 000 personnes qui cumulent un salaire et une retraite mensuelle comprise entre 5 000 € et 10 000 €. Donc entre 60 000 et 120 000 € par an, soit 90 000 € en moyenne. Multiplions ces 90 000 € par les 12 000 personnes et on arrive déjà à un coût du cumul de un milliard d’euros par an, pour les caisses de retraites publiques. S’ils sont deux fois plus nombreux, le coût est de 2 milliards d’euros par an ! Si l’on prend en compte ceux qui cumulent un salaire et une retraite mensuelle supérieure à 4 000 € (au lieu de comptabiliser seulement à partir de 5 000 €), le coût augmente encore.
A cette évaluation pour le secteur privé, il faut bien sur ajouter le coût concernant ceux des ex-salariés de la fonction publique qui, tout en touchant des retraites confortables, ne se sont pas gênés pour aller prendre de bons jobs dans les grandes entreprises privées, ou comme consultants de toute sorte.
Il est donc évident que cette « réforme » Sarkozy a déjà coûté, depuis 2009, plusieurs milliards d’euros aux caisses de retraites ! Et que le coût annuel ne cesse d’augmenter année après année.
Dans un accès de sincérité, Sarkozy nous dira peut être un jour : « Ce cadeau que j’ai accordé fin 2008 aux privilégiés qui généralement votent pour moi (hormis quelques ingrats qui votent Hollande ou Mélenchon) allait progressivement coûter plusieurs milliards par an. Alors, pour compenser, euh pardon … pour « sauver nos régimes de retraites », il a bien fallu que je repousse à 62 ans l’âge de la retraite ( et même jusqu’à 67 ans pour ceux qui n’ont pas cotisé assez de trimestres) … Hein, quoi … vous auriez voulu peut-être que je reste les bras croisés … que je ne fasse rien ? »
Aurons-nous en juillet 2012, une majorité de députés responsables qui mettront un terme à ce scandale ? Cela dépend un peu de chaque citoyen, puisque chacun de nous a au moins le pouvoir de diffuser autour de lui ce genre d’informations passées totalement sous silence par les "experts" et chroniqueurs médiatiques. Chaque citoyen peut interpeller les candidats aux élections législatives de sa circonscription.
L’AGIRC et l’ARRCO étant gérées paritairement par le MEDEF, la CGPME et les 5 confédérations syndicales, il faudrait aussi que ces dernières exigent qu’il soit mis fin à ce siphonnage injustifiable de nos régimes de retraites.
Alors ... signez la pétition "Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré" sur http://www.retraites-enjeux-debats....

mercredi 11 avril 2012

Ne pas ouvrir et renvoyer à l'expéditeur


Lettre de sarko que vous allez recevoir chez vous : ne l'ouvrez pas, renvoyez la !  Marquez sur l'enveloppe "Refusé, retour à l'envoyeur." Vous n'aurez ainsi aucun frais. Voir Pièce Jointe
          

lundi 9 avril 2012

La prospection d'hydrocarbures en Méditerranée fait débat

Militants de Greepeace déployant une banderole géante sur la façade de la basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille. Le mouvement écologiste français se mobilise dimanche contre un permis de recherche d'hydrocarbures dans une zone en partie protégée de la Méditerranée dans l'espoir d'inciter le gouvernement à refuser la prolongation des autorisations. /Photo prise le 6 avril 2012/REUTERS/Jean-Paul Pélissier
François Rosnoblet
MARSEILLE (Reuters) - Le mouvement écologiste français se mobilise dimanche contre un permis de recherche d'hydrocarbures dans une zone en partie protégée de la Méditerranée dans l'espoir d'inciter le gouvernement à refuser la prolongation des autorisations.
Plusieurs milliers de manifestants sont attendus lors du "Trafalgar des pétroliers", une manifestation organisée dans différents points du Var, notamment à proximité du Fort de Brégançon, l'une des résidences officielles du président.
L'objet de leur courroux est un permis exclusif de recherche d'hydrocarbures accordé en 2002 par le ministère de l'Industrie à la société TGS-Nopec.
Ce dossier de prospection pétrolière a été repris en main par la société britannique Melrose Mediterranean Limited en 2005 pour mener des recherches à une trentaine de kilomètres au large des départements du Var et des Bouches-du-Rhône.
Le renouvellement jusqu'en novembre 2015 du permis est "en cours d'instruction" et l'Etat doit se prononcer avant le 11 avril sur ce permis qui porte sur une zone de 9.375 km2.
"Il serait criminel de le renouveler. C'est l'exemple négatif de la folie des hommes qui, pour extraire les dernières gouttes de gaz et de pétrole, mettent en péril nos ressources communes", a dit Eva Joly, candidate écologiste à la présidentielle.
LE SOCLE DE VIE DE L'HUMANITÉ
S'étendant sur près de 10.000 km2 avec des fonds pouvant dépasser les 2.500 mètres, le permis d'exploration "Rhône-Maritime" couvre une zone adossée à une vingtaine d'aires marines et littorales protégées, dont le sanctuaire marin Pelagos qui recèle une dizaine de mammifères marins classés vulnérables ou en danger, de même que quatre espèces de tortues marines et une quarantaine d'espèces de poissons.
Les risques de pollution et de perturbation de la faune sauvage ont amené les gestionnaires de ces zones protégées à prendre position contre le renouvellement du permis.
C'est le cas pour Jean-Marie Dominici, le conservateur de la réserve naturelle de Scandola qui est située au coeur de la façade maritime du Parc naturel régional de Corse et inscrite depuis 1983 sur les listes du patrimoine mondial de l'Unesco.
"L'exploitation pétrolière risque de mettre en péril toutes les colonies de Méditerranée, tous pays riverains confondus. A ces profondeurs, l'homme ne maîtrise rien. On met en jeu le socle de vie de l'humanité", a-t-il déclaré à Reuters, se disant "inquiet et pessimiste" sur le choix du gouvernement.
"Le contexte est malheureusement défavorable avec la pression énorme des enjeux pétroliers. Au Mexique, la catastrophe se poursuit. Dans la mer du Nord, elle ne dit pas son nom. L'homme s'engage dans des voies sans issues."
UN ENJEU DE TAILLE
L'enjeu économique est de taille. "En cas de réussite, les ressources assurées par le permis Rhône-maritime fourniraient des réserves nationales supplémentaires, qui diminueraient le recours de la France au gaz d'importation, et augmenteraient d'autre part la diversification des sources énergétiques françaises", écrit un responsable de Melrose dans un courrier adressé, en août 2011, au ministre français de l'Ecologie.
Le document précise qu'un grand nombre de puits d'exploration pour les hydrocarbures ont été forés en Méditerranée, notamment entre 1968 et 1985 avec 11 puits offshore dans le Golfe du Lion, sans permettre la découverte "d'hydrocarbures de valeur commerciale".
Le document souligne aussi "qu'aucune utilisation directe ou indirecte de fracturation hydraulique", une technique controversée et polluante, ne sera faite dans le cas d'un nouveau permis.
En cas de renouvellement, c'est la société Noble Energie France qui détiendrait plus de 72% des droits du permis à exploiter aux termes d'une convention de partenariat signée avec Melrose.
Elle prévoit de réaliser une campagne sismique 3D, qui pourrait selon les militants écologistes s'avérer nocive pour les populations animales de ces zones remarquables de Méditerranée, particulièrement pour les cétacés.
Surtout, le nouveau titulaire du permis "entreprendra dès 2013 trois forages tests en offshore ultra profond (-2.600m) (...) à quelques kilomètres seulement des côtes françaises", accusent dans un communiqué commun des ONG internationales telles Greenpeace et WWF.
Si le gouvernement optait pour la prolongation du permis, les associations contesteraient la décision devant les tribunaux en se fondant notamment sur les irrégularités qui entachent selon elles ce dossier.
Edité par Yves Clarisse