jeudi 24 novembre 2011

Age du taux plein, rachat de trimestres, surcote, retraites complémentaires… la décision de François Fillon d‘accélérer la mise en oeuvre de la réforme des retraites ans est lourde de conséquences.



Le gouvernement a donné un coup d'accélérateur à la réforme des retraites de 2010. Le passage de l'âge légal à 62 ans est désormais prévu pour 2017 et non plus 2018. Conséquence : les Français nés entre 1952 et 1956 vont devoir travailler quelques mois de plus avant de pouvoir faire liquider leur retraite : 1 mois supplémentaire pour la génération née en 1952 ; 2 mois supplémentaires pour ceux nés en 1953 ; 3 mois de plus pour ceux nés en 1954 et 4 mois pour ceux nés en 1955 ! Mais cette mesure aura bien d'autres incidences.
Age du taux plein : parallèlement au recul de l'âge minimum de la retraite, la réforme de 2010 prévoit que l'âge pour obtenir le taux plein passerait progressivement de 65 ans à 67 ans, selon le même calendrier que celui prévu pour le relèvement de l'âge minimum de la retraite. Il y a donc fort à parier que cet âge de 67 ans sera atteint en 2022 au lieu de 2023. Selon toute vraisemblance, l'âge du taux plein devrait ainsi passer à 65 ans et 9 mois pour les assurés nés en 1952, à 66 ans et 2 mois pour ceux nés en 1953, 66 ans et 7 mois pour ceux nés en 1954 et 67 ans pour ceux nés en 1955 et après.
Rachat de trimestres : les assurés nés entre 1952 et 1955 qui ont d'ores et déjà racheté des trimestres pour pouvoir partir en retraite dès l'âge d'ouverture de leur droit à retraite vont finalement se retrouver avec un, voire deux trimestres rachetés pour rien puisqu'ils vont cotiser plus longtemps que prévu. A moins que le gouvernement ne leur donne la possibilité - comme il l'a fait lors de la réforme de 2010 – d'en demander le remboursement.
Surcote, Cumul emploi-retraite, retraite progressive… Tous les dispositifs dont les conditions d'application sont calées sur l'âge de la retraite seront touchés par la montée en charge plus rapide de la réforme. Par exemple, ce n'est qu'à partir de 62 ans – au lieu de 61 ans et 8 mois - que la génération née en 1955 pourra opter pour la retraite progressive. Même chose pour ceux qui souhaitaient prolonger légèrement leur activité pour pouvoir profiter de la surcote : ils vont travailler entre 1 et 4 mois de plus, sans pour autant améliorer le montant de leur future pension de retraite.
Retraite anticipée : le gouvernement a annoncé que la possibilité de partir avant l'âge de la retraite (carrières longues, assurés handicapés) ou à 60 ans dans le cadre du nouveau dispositif en faveur de la pénibilité ne serait pas concernée par cette mesure.
Retraites complémentaires : la mesure annoncée par le gouvernement ne concerne pas les régimes Arrco et Agirc qui sont gérés par les partenaires sociaux. Or pour que la mesure soit efficace et puisse entrer en vigueur dès le 1er janvier prochain, il faut non seulement que le texte présenté par le gouvernement soit adopté en l'état par les parlementaires, mais surtout que les partenaires sociaux décident « rapidement » d'aligner les retraites complémentaires sur ces nouvelles règles. A moins que l'accord Agirc-Arcco ne se calque automatiquement sur les nouvelles bornes d'âges fixées par le gouvernement Fillon.
Nathalie Cheysson-Kaplan

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire